
Le Moyen-Orient peut-il satisfaire tous ses besoins en eau ?
Étudier les besoins en eau au Moyen-Orient permet de comprendre comment une région touchée par de faibles précipitations, et où la population s’accroît, relève le défi d’approvisionner ses populations grâce à de coûteux aménagements, parfois à l’origine de tensions géopolitiques.
1. Quelle disponibilité en eau ? Quel accès à cette ressource ?
Cette étude de cas doit montrer que la répartition entre les grandes zones climatiques est très inégale : les régions arides et semi-arides ne reçoivent que 6 % des précipitations globales et il ne s’y forme que 2 % de l’écoulement terrestre. Les documents sont centrés sur le Moyen- Orient, en effet une dizaine de petits territoires situés dans des régions sèches ou désertiques disposent de moins d’un km3 d’eau par an. Le document 4 est central dans cette étude de cas. Il met en évidence que les eaux douces accessibles proviennent des précipitations et des nappes fossiles. Or, toute ressource n’est pas directement mobilisable. Il y a une grande différence entre la ressource dont peut, en théorie, disposer une population et le prélèvement destiné à la consommation finale. Les potentialités en eau, déjà très inégalement réparties, sont aussi inégalement exploitables.
Les documents 1 et 5 permettent de mettre en évidence que l’accès est conditionné souvent par les moyens économiques.
Réponses aux questions
1. Cette région est marquée par l’aridité. Le littoral turc, l’Irak, le littoral proche-oriental (Syrie, Liban, Israël) constituent les régions qui reçoi- vent le plus de précipitations (plus de 600 mm par an) alors que la péninsule arabique et l’Égypte en reçoivent nettement moins (moins de 400 mm par an).
2. Les principales ressources en eau douce du Moyen-Orient sont les grands fleuves (Tigre, Euphrate et Nil), les lacs intérieurs (lac Nasser, lac Tuz) et les nappes aquifères fossiles.
3. Les États qui prélèvent plus d’eau qu’ils n’ont de ressources renou- velables sont ceux de la péninsule arabique, c’est-à-dire les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, le Yémen, l’Arabie saoudite et Bahreïn. Ils puisent la différence dans les nappes d’eau souterraines (eau fos- sile).
4. Le niveau d’accès à l’eau potable des populations est variable. Dans le doc. 1, on met en évidence que les populations villageoises d’Égypte sont restreintes en eau au profit des stations balnéaires, ce qui les contraint à être dépendantes des distributions d’eau potable par camions-citernes. On peut faire remarquer aux élèves les conflits d’usage de l’eau entre secteurs domestique et économique. Le doc. 2 permet d’observer un inégal accès à l’eau potable selon les pays (ex : au Yémen 66 % de la population y a accès, alors qu’au Qatar et en Israël le taux est de 100 %), mais aussi la variation d’accès dans certains pays entre urbains et ruraux (Irak 88 % pour les urbains et 56 % pour les ruraux). Le doc. 5 montre les nombreuses infrastructures d’irrigation construites pour satisfaire les besoins agricoles (conduites d’eau, canal
2. Quels besoins en eau ?
Quels aménagements pour y répondre ?
Réponses aux questions
1. Au Moyen-Orient, l’eau est utilisée dans les infrastructures touristi- ques (parc aquatique), pour l’agriculture (irrigation), pour les usages domestiques et industriels. Le doc. 8b montre qu’entre 57,7 % (pour Israël) et 90 % (pour le Yémen) de l’eau utilisée est destinée à l’agri- culture.
2. Le doc. 10 implique un paysage de l’eau puisque l’image satel- lite dévoile des milliers de pastilles d’irrigation verdoyantes en plein désert. Elles sont le résultat de bras d’irrigation de 400 m de long qui effectuent une rotation complète autour d’un pivot et dessinent ainsi de grands cercles.
3. Pour faire face à la faible disponibilité en eau douce, la péninsule arabique et Israël ont fait appel à la technologie en construisant des usines de dessalement d’eau de mer pour satisfaire leurs consom- mations urbaine et industrielle. 10 % de l’eau consommée en Arabie saoudite provient des 23 complexes de dessalement de la Mer Rouge et du golfe Persique. La plupart des villes saoudiennes sont alimentées grâce à un réseau de canalisations depuis les usines du littoral. On peut faire remarquer aux élèves que les usines de dessalement présentent une grande vulnérabilité en cas de conflit. Ces pays peuvent utiliser cet outil de pression car ils en ont les moyens économiques (et énergéti- ques pour l’Arabie saoudite).
4. L’Égypte et la Turquie mobilisent leurs ressources en eau par la mise en place de barrages nécessaires à l’irrigation des terres arables. La conquête de terre sur le désert et la création de retenues d’eau per- mettent d’avoir une réserve d’eau en cas de sécheresse mais aussi constituent des lacs artificiels (le lac Nasser servant ainsi de base nau- tique). À partir de ces réservoirs, les deux États ont mis en place de grands équipements de transfert d’eau.
BILAN 2. Parvenir à gérer l’approvisionnement en eau est un enjeu important du développement économique des pays dépendants du secteur touristique. Les Émirats arabes unis utilisent l’eau pour satis- faire de gigantesques complexes touristiques destinés à un tourisme de luxe (piscine, parc aquatique, doc. 1). Combler les touristes n’est pas le seul souci des pays du Moyen-Orient, ils doivent répondre à la demande urbaine croissante et au secteur agricole, indispensable à l’alimentation. Pour y arriver, de gigantesques barrages doivent per- mettre de constituer des réservoirs d’eau accessibles toute l’année,